Project Results
Valorisation des déchets organiques dans la chaîne de valeur du Manioc dans la Commune d’Edéa 1er:
* Formation des femmes transformatrices du manioc aux processus de transformation des déchets organiques en biogaz, sur les techniques de construction de biodigesteurs et des fours à biogaz
Cette formation avait pour but de faire acquérir aux femmes des connaissances sur le processus de transformation des déchets organiques en biogaz, les techniques de construction de biodigesteurs et des fours à biogaz dans la perspective de l’installation d’une petite unité pilote de biogaz à NKANKANZOCK. Elle s’est déroulée du 07 au 09 Septembre 2021 à NKANKANZOCK avec plusieurs autres jours de suivi d’application lors du processus d’installation des biodigesteurs et a connu la participation de 90 femmes. Les communautés de NKANKANZOCK sont fortement dépendantes de la biomasse pour cuisiner et chauffer, pour satisfaire leurs besoins de base sur le plan économique, notamment les femmes. Cette très grande dépendance de la biomasse a de nombreux effets négatifs tant sur l’environnement local (déforestation, diminution de la fertilité des sols, etc.) que global (changement climatique). Pour toutes ces raisons, le développement de solutions permettant de diversifier l’offre énergétique adaptée au contexte local et à la portée des populations est urgent.
Les principaux modules portaient sur la méthanisation qui permet de transformer les déchets organiques en biogaz et de produire ainsi une énergie renouvelable, le biogaz, qui peut ensuite être valorisé (électricité, chaleur, combustible). Ensuite, les installations de biogaz domestique qui constituent une opportunité pour améliorer les conditions de vie des familles les plus pauvres, tout en préservant l’environnement. Un biodigesteur est une installation dans laquelle est produit le biogaz, à partir de la décomposition anaérobique de la matière organique. On distingue trois types d’installations : les unités industrielles de grande capacité de production ; les installations de récupération du biogaz de décharge des déchets ménagers ; et finalement, les biodigesteurs domestiques, ou familiaux, objet du projet. Enfin, les techniques de construction des fours à biogaz, plusieurs ont été présentées et décrites, notamment les fours métalliques en tôles d’acier. Les femmes participantes ont ainsi amélioré leurs connaissances dans ce domaine très peu connu des sources d’énergies alternatives.
* Installation de 03 biodigesteurs pilotes pour la production de biogaz aux groupements féminins de transformation du manioc
03 biodigesteurs ont été installés le 09 septembre 2021, il s’agit de biodigesteur HOMEBIOGAS, c’est une gamme représentant la niche N°1 de l’entreprise GREEN HOME DEPOT. C’est une innovation permettant d’une part, la fabrication de gaz naturel de cuisson, mais surtout, de produire un engrais de qualité supérieure pour les agricultrices aspirant à multiplier leurs profits tout en gagnant en qualité. Les systèmes HOMEBIOGAS 2.0, catalyseur pour l’énergie propre et l’agriculture durable, sont les biodigesteurs de petite à moyenne échelle les plus efficaces, abordables et conviviaux qui soient. HOMEBIOGAS se distingue des autres biodigesteurs par sa simplicité de mise en place, sa facilité de mise en place, d’utilisation et d’entretien, son efficacité, sa durabilité (15 ans) et sa sureté inégalée.
Les caractéristiques uniques de ce biodigesteur sont notamment : 02 heures au moins de gaz de cuisson par jour, une facilité d’utilisation et de maintenance, il est facile à transporter (Système total de 23 kg, son installation et son montage simple en moins de 2 heures, un dispositif sûr comprenant filtres, réservoirs étanches et valve de dégazage, avec du matériau durable, de haute qualité, d’une durée de vie de 15 ans.
* Initiation des groupements féminins de transformation du manioc à l’utilisation du biogaz pour la cuisson du gari et dérivés du manioc à travers la fabrication des fours à biogaz
Lors de l’installation des biodigesteurs, les femmes ont ainsi été initiées à l’utilisation du biogaz pour la cuisson du gari et dérivés du manioc avec le système HOMEBIOGAS. L’utilisation de ce biodigesteur revêt les avantages suivants : La santé et la qualité de vie : réduction des maladies oculaires et pulmonaires dues aux fumées, réduction du temps de collecte de la biomasse, suppression des insectes de la fosse de stockage des déchets, suppression des odeurs, la valorisation des déchets (lisier, fumier, végétaux) en un produit fertilisant, plus facilement assimilable par les plantes, avec diminution des odeurs et des agents pathogènes.
De plus, la réduction des coûts d’achats de l’engrais, amélioration des rendements de production, promotion de l'autonomie énergétique et de la diversification des sources énergétiques, l’impact écologique par la production d’une énergie propre et renouvelable, gestion durable des déchets organiques, réduction de la déforestation et des émissions de gaz à effet de serre, et la prise en compte du genre avec la réduction du temps passé par les femmes à ramasser la biomasse, ainsi que du temps passé pour cuisiner, amélioration des conditions de la cuisine, gain en temps pour développer des activités génératrices de revenus.
* Diagnostic de la situation de déforestation liée à la coupe du bois de chauffe pour la fabrication du gari et la transformation du manioc
L’étude a été menée du 13 au 17 Juillet 2021, l’objectif était de déterminer le niveau de la perte de couvert forestier, décrire la couverture végétale dans la zone d’intervention durant la période susmentionnée par interviews liée à la coupe du bois de chauffe pour la fabrication du gari et la transformation du manioc. Les observations récentes sur les pertes de couvert forestier à Nkankanzock, montrent que le territoire a connu un changement du couvert forestier progressif. 04 blocs ont été identifiés dans la zone pour une évaluation du niveau de la déforestation et de la dégradation forestière pour la fabrication du gari et la transformation du manioc, entraînant ainsi un changement du couvert forestier.
Différentes méthodes ont été utilisées, notamment, les interviews, les focus groupe, l’observation directe ainsi que la revue de la littérature. En plus, des réunions ont été organisées en vue d’échanger avec la population sur les changements climatiques et leur lien avec la forêt, en prenant pour illustration l’évolution des pertes de couvert forestier dans les terroirs villageois délimités. L’agriculture itinérante sur brûlis est la principale activité pratiquée par les communautés sur les différents sites, de ce fait, elle constitue la principale cause directe de la déforestation et de la dégradation des forêts. Elle est suivie par les feux de brousse incontrôlés.
Ce diagnostic a constitué une excellente illustration des interactions entre les facteurs socio-économiques, culturels et environnementaux dans le processus menant à la dégradation de la forêt. Certes, les causes de la déforestation et de la dégradation des forêts sont multiples et peuvent varier d’un milieu à un autre. Dans le cadre de cette étude l’utilisation du sol dans ce terroir est à la base du changement du couvert forestier. Mais la pratique de cette agriculture s’inscrit dans une culture transmise entre les générations et encrée dans les habitudes. Les altérations causées dans l’environnement et leurs conséquences sont également à la base de l’expansion de la déforestation. Des facteurs humains (démographie) et économiques (manque d’emploi et activité génératrice de revenu) accentuent la précarité des populations et imposent davantage de déforestation en vue de répondre aux besoins sociaux toujours croissants.
* Formation aux techniques de production de plants d’arbres, réalisation des pépinières et de plantation
Elle s’est tenue au profit des femmes rurales du 08 au 11 Novembre 2021 à Nkankanzock. La formation avait pour objectif principal d’améliorer les compétences techniques des communautés locales et notamment des femmes rurales sur le terrain dans le domaine de la multiplication végétative et la réalisation des pépinières et de leur fournir les connaissances théoriques nécessaires sur le sujet, pour leur permettre d’appliquer ces connaissances nouvellement acquises dans leurs futurs travaux. Nkankanzock fait partie d’une zone forestière à importance régionale dans l’estuaire du Cameroun. Mais les informations sur cette dernière sont alarmantes par rapport à leur niveau de dégradation. Les ressources de cette dernière sont constamment menacées par les pressions humaines, à travers surtout la mauvaise gestion des ressources forestières locales.
L’approche méthodologique utilisée lors de la formation comportait une phase théorique en salle basée principalement sur les exposés et présentations des modules, les sessions de questions-réponses après chaque présentation, la distribution des supports de formation, les séances de réflexion (brainstorming), et les discussions interactives, les démonstrations pratiques au sein du village ponctuées par des questions et suivies de la pratique proprement dite dans la pépinière montée à cet effet par les participants, contenant 1 500 plants divers, et une séance de débriefing et d’échanges suivie d’une évaluation des participants.
Deux principaux modules ont été développé, notamment d’abord les techniques de multiplication végétative, puis les techniques de gestion des pépinières et collecte des germoplasmes. A l’issue de cette formation, les participantes sont à mesure de choisir le site approprié pour l’installation d’une pépinière d’arbres, d’organiser les activités dans une pépinière pour la production des plants fruitiers et forestiers, sains et de bonne qualité en général, d’expliquer et pratiquer les différentes techniques de bouturage, greffage et marcottage sur des espèces agroforestières et forestières, d’identifier les greffons aptes à se développer et de proposer un projet pour la mise en pratique de la formation reçue.
* Mise sur pied de pépinières communautaires
L’analyse d’état des lieux a parmi d’identifier les arbres et arbustes qui sont la cible de la destruction de la forêt à Nkankanzock. Il s’agit notamment de : leucaena leucocephala, gabonensis, dacryodes edulis, samenea (pithecolobium) saman, cassia siamea, albizia falcataria, samanea saman, albizia lebbeck, pterocarpus soyauxii. La plupart de ces arbres ont été coupés pour la plupart pour un usage domestique. Ces dernières ont été donc choisi des autres espèces végétales pour être multipliées et plantées au village. Quant aux essences fruitières, la Délégation départementale des forêts et de la faune a recommandé la production du manguier, corossol, safoutier, oranger, et du citron pour leur importance socio-économico environnementale. Le formateur a procédé par une méthode participative et explication théorique suivi par des démonstrations pratiques et progressives (une méthodologie basée sur des exercices répétés). L’enchaînement des grandes périodes de cette activité :
- Du 20 au 25 Novembre 2021 : Acquisition du matériel (Planches, seaux, pulvérisateurs,) et collecte des graines des essences. La récolte des graines a eu lieu dans la troisième semaine du mois de novembre. Le projet a pu compter sur le travail des mains pour être faite. Elle a été guidée par les leaders des associations féminines vivant à Nkankanzock parce que ces dernières connaissent mieux la forêt.
- Du 02 au 08 Décembre 2021 : Préparation du terrain et aménagement de 10 plates-bandes. Toutes les spécifications techniques relatives à la mise en place d’une pépinière ont été données aux bénéficiaires. Mise en place des germoirs et semis : Pour simplifier le processus de germination, on a procédé pour toutes les graines à une technique très simple. C’est- à- dire que la veille du semis, les graines sont trempées dans l’eau chaude pendant quelques temps (±dix secondes), puis conservées dans l’eau froide toute la nuit pour lever la dormance. Confection de l’ombrière et clôture. Les bénéficiaires ont eu le bonheur d’être informé de l’importance de l’ombrière et clôture sur le processus de germination des semences des plants, de l’importance de l’aération de la pépinière et la luminosité sur la croissance des plants,...
- Du 11 au 15 Décembre 2021 : Remplissage des sachets et rangements des tubes. Les pépiniéristes ont montré aux bénéficiaires le model du sol et le type de sachets couramment utilisés pour la production des plants. La terre utilisée pour le remplissage des sachets a été mélangée avec la fumure organique pour une bonne reprise des plantes.
- Depuis le 16 décembre 2021 : Repiquage, arrosage et entretien. Les bénéficiaires ont appris à repiquer les jeunes plants issus du germoir dans les tubes. Ils ont également appris que les travaux d’entretien et d’arrosage se font tous les jours, le matin et le soir. Ils ont été mis au courant du genre de produits à utiliser en cas de présence des champignons ou insectes qui attaquent les jeunes plants. A l’issue de cette activité, 02 pépinières communautaires d’une surface moyenne de 200 m2 et d’une capacité moyenne de 2 500 plants chacune ont été mises sur pied, avec au moins 8 espèces fruitières / forestières produits.
* Campagne de reboisement en partenariat avec les groupements de femmes et associations de jeunes et de protection de l’environnement
C’est une activité qui va s’étendre sur une période de 09 mois jusqu’à la fin du projet, le présent reporting porte sur les 02 premiers mois du reboisement, celui-ci porte sur la mise en terre des plants fruitiers et forestiers utilisés lors de la formation sur les techniques de production de plants d’arbres, la réalisation des pépinières et de plantation dans le cadre des étapes de démonstration aux phases pratiques. Avant le début de la campagne, nous avons associé à l’activité la Délégation Départementale des forêts et de la faune de la Sanaga-maritime, ainsi que quelques conseillers municipaux. Une tournée d’information et sensibilisation a été organisée auprès du groupe cible les 19 et 20 novembre 2021 : les populations par le biais de leurs chefs traditionnels, les associations et le comité de développement de NKANKANZOCK, les organismes confessionnels, les particuliers et les services publics.
A l’issue de cette tournée de sensibilisation, nous avons acquis l’adhésion des populations concernées, des autorités et des organisations de base. Ce travail a abouti sur l’élaboration du calendrier de reboisement, qui sera envoyé dans tous les blocs du village pour un bon suivi de l’opération. Ainsi, près de 2 500 plants forestiers et fruitiers ont été mis en terre dans différents blocs du village, l’école, et certaines parcelles agricoles. Le projet a à travers cette étape de reboisement contribué en synergie au renouvellement de la ressource ligneuse d’où une promotion de la gestion durable des espèces végétatives locales.
* Mise sur pied et accompagnement du comité local de suivi des plantations créées
Après le début de la campagne de reboisement, l’équipe de projet est descendue dans chaque bloc du village ayant bénéficié des premiers plants pour s’assurer de l’effectivité de la mise en terre des plants et évalué le taux de réussite des plants reboisés. Au terme de cette visite, 04 femmes membres de chaque regroupement féminin ((i) Les Filles de NKANKANZOCK, (ii) Femmes Dynamiques et (iii) Jeunes dames de NKANKANZOCK) et 08 volontaires hommes ont été désigné pour constituer un Comité local de suivi des plantations d’arbres crées. Tout en prodiguant des conseils aux populations de protéger les arbres reboisés contre les animaux et les feux de brousse, à l’issue de cette tournée de suivi et d’installation, le taux de réussite se situe au-dessus de 80 %. D’autres sites bénéficieront des arbres encore en pépinière dès la prochaine phase du projet.